25.6.03

CONSERVATEURS EN COLERE CONTRE ONG PROGRESSISTES, ACCUSEES D’EMPRUNTER LES MEMES TACTIQUES
Selon un article de One World via Yahoo, une conférence s’est tenue il y a quelques semaines sur le thème ‘Organisations non-gouvernementales [ONG]: la puissance croissante d’un petit groupe de non-élus.’ Cette conférence fut parrainée par l’American Enterprise Institute [AEI], une organisation conservatrice de non-élus.

Les ONG ont créé leurs propres règles et réglements et ont exigé que les gouvernements les respectent est l’accusation choquante de l’AEI. Politiciens et chefs de société se voient contraints de répondre à la machine médiatique des ONG, et les ressources des contribuables et actionnaires sont utilisées pour des fins qu’il n’ont pas sanctionnées.

Les conservateurs s’insurgent donc contre les ONG humanitaires pour utiliser les mêmes tactiques qu’a perfectionnée la droite. Les ONG font pression sur sociétés et gouvernements pour qu’ils fassent ce que les ONG veulent? Les ONG agissent pour faire avancer leur programme? Les ONG tentent d’exercer une influence sur la politique gouvernementale? Les ONG félicitent ceux qui avancent leurs buts et s’en prennent à ceux qui font le contraire? QUELLE HORREUR!

Les ONG ne sont pas intrinsèquement bonnes ou mauvaises. L’AEI est ONG autant que le CICR ou MSF. Les ONG ne sont que des organisations privées (issues ni du gouvernement ni du monde des affaires) désireuses de faire progresser un programme particulier. Certaines sont utiles; d’autres ne le sont pas. L’article a souligné, ‘L’ancien président brésilien Henrique Cardoso compte recommander l’adoption des réglements ou d’autres processus pour assurer que les ONG reconnues par l’ONU sont transparentes.’ Cette proposition est entièrement raisonnable.

Mais beaucoup de gens présents à la conférence AEI n’appelaient pas pour la transparence ong-iste. ‘Pour eux, les ONG internationales poursuivraient un programme “gauchiste” qui favorisent “la gouvernance globale” et d’autres idées promulguées par l’ONU et les agènces multilatérales,’ notait l’article.

Les grands actionnaires sont de plus en plus embarassés d’être liés à certaines sociétés a remarqué Jarol Manheim, professeur à la George Washington University. A quoi je répond DIEU MERCI.

Quiconque gère un ‘sweatshop’ devrait être embarassé. Quiconque importe le cacao ouest-africain cultivé par la voie des travaux quasi-forcés devrait être embarassé. Quiconque harcèle ou opprime ceux qui veulent se syndiquer ou qui luttent pour des conditions humaines de travail ou de salaire devrait être embarassé. Quiconque gère une société pétrolière qui détruit la mode de vie du peuple d’une région devrait être embarassé. Il se peut que toutes ces choses soit légales dans les pays en question. Mais si les faits vous embarassent dans l’opinion publique, peut-être la simple légalité n’est pas la seule chose qui importe.

Je crois que la réglementation gouvernementale formalisée devrait, en principe, être le dernier choix. On devrait faire comprendre aux grandes sociétes que la bonne conduite est dans leur intérêt propre. On devrait exploiter cet appel à l’intérêt propre comme manière de bonne conduite avant de poursuivre l’intervention gouvernementale.

Pourquoi? C’est plus facile de manipuler les législatures que de racheter une bonne image dès que l’opinion publique rend son jugement. A cette fin, je suis d’accord pour qu’on nomme et fasse honte à ces sociétes qui agissent d’une façon immorale. S’ils n’apprécient pas la mauvaise presse, qu’ils changent de comportement!

Durant les années 80 et 90, les conservateurs étaient suffisamment novateurs en concevant et développant des moyens pour faire enraciner leur programme. C’est peu suprenant qu’ils se mettent en colère quand le camp progressiste adopte les mêmes moyens. Mais heuresement, leurs plaintes n’arrêteront pas les ONG d’insister que les sociétés multinationales (et les gouvernements qui leur sont acquis) se comportent d’une manière responsable et juste. Quelqu’un doit le faire!

19.6.03

PRISE DEUX CONTRE LE MAUDIT DIABLE
Avant-hier, les combattants de la guerre civile libérienne ont signé un cessez-le-feu. La condition la plus importante exigeait que le dictateur Charles Taylor, un criminel de guerre inculpé, ne fasse pas partie du nouveau gouvernement de transition chargé d’organiser de nouvelles élections. Les Libériens répondaient à cette annonce avec des expressions de ‘liesse populaire’ selon Le Monde ainsi que la BBC.

Lorsque que j’ai appris la démission prochaine de Taylor, j’ai failli m’évanouir. Mais la meilleure nouvelle sera quand aura lieu cette démission de l’homme responsable, plus que quiconque, de l’instabilité qui sévit dans toute la sous-région ouest-africaine.

L’avenir de Taylor est incertain. La Cour spéciale de l’ONU pour la Sierra Leone vient de l’inculper pour crimes de guerre, par cause de son parrainage de la rébellion brutale en Sierra Leone (il a profité personnellement du trafic de diamants illicits). Il apporterait un appui essentiel à la faction rebelle la plus dure en Côte d’Ivoire. De fait, aucun des voisins du Liberia n’a été épargné des tendances expansionnistes de Taylor.

Il est important que Taylor passe le reste de sa vie en prison. Il n’a pas détruit que son pays, il a détruit toute une région. Et cette déstruction perdurera bien après la fin de son régime. La faction de Taylor a innové le phénomème insidieux de l’enfant-soldat comme politique. Ce ne fut pas la première guerre où les enfants voyaient le combat. Mais jamais l’usage des enfants-soldats n’a étée si SYSTEMATIQUE, si planifiée. Jamais les enfants-soldats n’ont été une force PRIMAIRE de laquelle une guerre dépendait quasi-entièrement. Jamais les enfants n’ont été conscrits contre leur gré à de si jeunes âges, beaucoup d’enfants-soldats n’avaient pas atteint leurs 10 ans! Les seigneurs de guerre aimaient bien ces unités de jeunes garçons car les jeunes se croient souvent indéstructible et sont facilement intimidés par les plus âgé. Et lorsque ils hésitaient, ils étaient drogué. Je lisais un article dans The Guardian où un garçon racontait son histoire. Lorsque il avait peur, ses supérieurs lui coupait les veines du bras et y frottaient de la poudre de cocaïne... pour lui rendre “suffisamment fou pour combattre ou pour amputer les bras et mains aux victimes.” C’est ce mal qu’a conçu Charles Taylor, un mal qu’il a exporté aux autres pays.

Aujourd’hui, des gangs de jeunes hommes et garçons armés traversent l’Afrique de l’Ouest. Toute leur vie, il ne connaissent que la guerre et le conflit. Lorsqu’un pays signe un accord de paix, ils vont à un autre pays. Ceci est l’héritage le plus important et le plus tragique du criminel de guerre pas encore condamné Charles Taylor.

C’est pourquoi la démission et l’inculpation de Charles Taylor ne réglera pas, à elles seules, tous les problèmes de l’Afrique de l’Ouest. Mais avant de commencer la cure, il faut cesser l’effusion de sang.

L’”élection” de Taylor comme président de la République il y a six ans fut appuyée sur ue base d’intimidation, de coércition et de menaces. Le Monde rappelle son slogan lors de la présidentielle de 1997, ‘J'ai tué ta mère, j'ai tué ton père, vote pour moi pour qu'il y ait la paix.’ Maintenant, peut-être espérons que l’Afrique de l’Ouest puisse se débarrasser de Taylor pour qu’il y ait la paix.

13.6.03

CHARLES TAYLOR: MAUDIT DIABLE
Les deux rebellions libériennes (le LURD, le groupe principal et le MODEL) sont aux portes de la capitale Monrovia. Leur unique révindiquation est l'effacement du chef d'État et criminel de guerre inculpé Charles Taylor. Un cessez-le-feu vient d'être agréé entre les partis alors qu'une conférence de paix se tient à Accra, au Ghana. La conférence est compliquée par l'incuplation de Taylor; le seigneur de guerre a indiqué qu'il ne quitterait pas volontaire le pouvoir à moins que l'inculpation soit levée.

J'ignore comment le LURD gouvernerait le Liberia. Comme je l'ai dit, leur unique révindiquation est l'effacement du criminel de guerre inculpé Taylor. Très peu est connu au sujet de ces groupes, sauf que l'opinion internationale voit la main de la Guinée voisine derrière le LURD. Taylor et le chef d'État guinéen Lansana Conté se détestent mutuellement. Conté a appuyé un rival de Taylor lors de la première guerre civile libérienne des années 90. Taylor est soupçonné d'avoir initié les attaques transfrontalières contre des villages dans le sud de Guinée, ce qui a coûté des dizaines de vies et beaucoup de dégâts matériels. Avec une Sierra Leone devastée et une Côte d'Ivoire sur le précipice, la Guinée est le seul voisin du Liberia à ne pas être détruit à la main des forces appuyées par Taylor.

A part l'effacement de Taylor, le LURD n'a pas de programme politique. S'il a un leader, il est très mal connu. Mais je demande si c'est une bonne chose. En Afrique de l'Ouest, les factions rebelles coalescent autour des chefs charismatiques dont le seul but est de s'enrichir. Peut-être le manque d'un homme fort au sein du LURD signifie qu'il menera un gouvernement plus discipliné.

Mais surtout en Afrique de l'Ouest, c'est difficile à rester optimiste au sujet de tout "changement de régime" qui suit une guerre civile. Malheureusement, ces conflicts incarnent effectivement un cercle d'enfer dont il est quasi-impossible de sortir. Parfois, le cercle ralentit mais il n'est jamais brisé. Dès leurs guerres civiles ont demarré, le Liberia et la Sierra Leone vivent un état d'instabilité rarement brisé. De tels conflits créent de nombreux groupes qui ne sait pas comment fonctionne une société civile. Surtout les enfants. Le phénomène d'enfant-soldat est assez bien connu. L'ouverture de cette boîte de Pandore a condamné ces deux pays au cauchemar pour l’avenir prévisible.

L’abus des enfants-soldats est particulièrement néfaste car c’est une situation qui s’éternise. Il crée une culture de guerre. Des milliers de jeunes mâles libériens et sierra-léonais ont grandi en ne vivant que la guerre. Ils se sont habitués à faire trembler les grands en brandisant des Kalashs. Souvent, ils étaient contraints à violer ou tuer leurs propres parents ou de brûler leur village POUR LE SEUL BUT de déchirer la solidarité sociale, obligeant les garçons à briser tout lien avec leur vie antiéreure. Soigner cette crise sociale est nettement plus difficile que de signer un accord de paix ou de partager les ministères.

C’est pourquoi arrêter le conflit naissant en Côte d’Ivoire s’impose. C’est pourquoi empêcher ce cauchemar d’empoisonner la société guinéenne s’impose.

Ce commerce de chaos est sans doute l’aspect le plus démoniaque du règne de Charles Taylor. Mais nul n’aurait dû s’étonner de la conduite maléfique d’un proche du colonel Gadaffhi et de celui qui aurait des liens avec al-Qaeda.

Je ne suis pas confiant que le LURD gérerait le Liberia nettement mieux que le criminel de guerre inculpé Charles Taylor. Au mieux, le LURD apporterait un petit peu de stabilité au pays. Au pire, du moins le LURD ne détruirait que le Liberia plutôt de toute la sous-région ouest-africaine. Quelle tragédie que les choses ont mené à cela! Quelle tragédie que, grâce à Charles Taylor, un groupe qui limiterait sa déstruction à un seul pays serait perçu comme le moindre de deux maux.

Charles Taylor est l’un des hommes les plus maudits du monde. Il est l’un des hommes responsibles d’avoir détruit plus vies que quelque humain de cette planète que ce soit. Saddam Hussein serait jaloux des atrocités dont Taylor et ses hommes (ou bien, ses garçons) soupçonnés.

Certains insistent que Taylor soit arrêté et qu’il subisse un procès devant la Cour spéciale onusienne pour la Sierra Leone. Or, je suis ouvert à une altérnative pour lui et son ami Foday Sankoh (dont les troupes étaient responsibles du horrible processus de couper les jambes et mains de leurs victimes). Je dis, relâchez-les. Relâchez Taylor et Sankoh dans le marché principal de Monrovia et Freetown (capitale sierra-léonaise) respectivement. Relâchez-les SEUL ET SANS ARMES. Et pariez sur combien de minutes ils survivront. Je devinerais cinq minutes.

DU MOINS LA JUSTICE EST POSSIBLE POUR QUELQUES UNS
La semaine dernière, un événement m’a apporté beaucoup de joie. Charles Taylor a été inculpé pour crimes de guerre par la Cour spéciale onusienne pour la Sierra Leone. Qui est Charles Taylor? Taylor est un criminel de guerre et ancien seigneur de guerre devenu dictateur de la république ouest-africaine du Liberia. Ce fut un bon jour pour l’Humanité, mais les jours qu’ils seront arrêté et traduit en justice seront encore meilleurs.

Liberia est le pays colonisé par des esclaves américains libérés. Ces Americo-Libriens instaurèrent un système qui enraçinait leur superiorité socio-culturelle vis à vis les ‘indigènes.’ Un groupe de militaires indigène mené par le sadique Samuel Doe a mis fin à ce système d’apartheid en 1980. L’un des hauts fonctionnaires du régime Doe fut Charles Taylor, jusqu’à Taylor piquait la colère du dictateur et devait fuir vers les États-Unis. Il y était arrêté et attendait son extradition vers le Liberia mais il a réussi à s’évader d’un prison du Massachussetts et a fini par s’installer en Lybie.

En Lybie, il a tissé des liens d’amitié avec le si honorable colonel Gadhaffi et un exil sierra-léonais Foday Sankoh. Ayant raté son projet de devenir le prochain Nasser du monde arabe et vivant une isolation internationale par son implication dans des attentats terroristes, Gadhaffi s’est tourné vers l’Afrique sud-saharienne. Il a tristement réussi à y étendre son influence par la voie de pots-de-vins, dons généreux et excursions militaires.

Doe a terrorisé et mal mené le pays durant les années 80. Les Liberiens croyait que les choses ne pouvaient pas s’empirer. Ils avaient tort. A Noël 1989, Taylor a lancé une invasion du Liberia depuis sa base-arrière en Côte d’Ivoire (il aurait des liens de parenté avec le chef d’État ivoirien Félix Houphoët-Boigny). Il était sur le point de capturer Monrovia quand une force ouest-africaine de ‘maintien de la paix’, gerée par le Nigeria, est intevenue pour neutraliser les forces de Taylor. Les nombreuses factions ont réalisé peu de progrès militaire durant les prochaines années mais c’est pendant cette période que les pires crimes de guerre imaginables ont été commises, dont la plupart sont attribuées au NPFL de Taylor. Découpages, cannibalisme, brûler les gens vivant, obligeant les jeunes soldats drogués à violer leurs mères, soeurs et tantes. Même sur un continent où la violence fait trop d’apparence, les Africains furent choqués au coeur par la brutalité de la guerre civile libérienne.


Ce cauchmar a été imité en Sierra Leone voisine par le Front révolutionnaire uni (RUF), dont le chef fut Foday Sankoh, vieil ami de Taylor. Taylor aurait financé et armé le RUF, qui a non seulement adopté les mêmes atrocités du NPFL de Taylor mais a fait de l’amputation des bras et mains (quelque soit l’âge et le genre des victimes) sa signature la plus macabre.

En 1997, sous pression, Taylor et les autres seigneurs de guerre ont agréé de tenir des élections organisée par un gouvernement de transition. Or, la transition n’a rien fait contre la domination militaire de Taylor sur la plupart du territoire national. Taylor a profité de cette domination pour user de l’intimidation, de la coércion et des menaces d’un retour au chaos pour assurer une ‘victoire’ aux urnes. Après son couronnement comme chef d’État ‘démocratique,’ Taylor se conduisant comme un ordinaire dictateur, arrêtant les militants de droits de l’homme, musélant ce qui restait d’une presse libre, etc. Mais, ce n’était pas le pire.

Non content d’avoir détruit le Liberia, Taylor visait à déstabiliser toute la sous-région ouest-africaine. Aucun de ses voisins n’était épargné. Le RUF en Sierra Leone. Il est le parrain du MPIGO, le plus intransigent groupe de la rebellion ivorienne. Il aurait été derrière les attaques transfrontalière dans le sud de la Guinée en fin de l’an 2000.

Mais sans doute le pire effet à longue terme de Taylor et ses proches est l’anéantissement de la cohésion sociale. Les jeunes de Taylor, drogués par leurs supérieurs, étaient contraints à violer leurs mêres, couper les mains à leurs grand-pères, brûler leurs villages. Ces actes n’étaient pas des accidents. Ils étaient un choix délibéré à deux buts. L’un était de détruire l’ordre social; l’iconoclasme au énième degré. L’autre était d’assurer la loyauté du jeune à la rebellion en provoquant la rupture avec sa famille et ses amis. C’était démoniaque. Les société libérienne et sierra-léonaise peinent à réparer les dégâts de la destruction semée par Taylor et les seins. Il va sans dire que cette tâche sera d’une difficulté impensable.

L’autre effet est que des milliers de jeunes mâles ont passé leurs vies entières ne vivant que la guerre. Ils ne savent pas ce que c’est une société normale. Ils sont habitués à exiger du respect avec un Kalash. Par la suite, ils sont habitués à avoir ce qu’ils veulent quand ils le veulent. Ils n’ont pas d’éducation, pas d’habiletés sauf infliger de la violence sur les autres.

Au Liberia et en Sierra Leone, il y a des milliers de jeunes mâles de cet même état. Ils ne peuvent pas être démobilisés car sans Kalash, ils n’ont pas d’espoir. Tout qu’ils ont jamais gagné était fait d’avoir un arme. Charles Taylor est bien conscient de ce fait. Donc, dès qu’ils avait pris le pouvoir en 1997, il a dépêché ces jeunes armé sans espoir, sans éducation, en Sierra Leone. C’était un double aubain pour Taylor. Il aidait son vieil ami Sankoh (qui a partagé avec lui le trafic de diamant illicite) au même temps qu’il se débarassait de cette menace potentielle à son pouvoir. Avec le départ des jeunes mâles ennuyés, excitables et armés, Taylor pouvait faire trembler ceux qui restaient. Quand la paix a regagné la Sierra Leone, la menace a fait son retour. Taylor a donc dépêché ces jeunes mâles ennuyés, excitables et armés en Côte d’Ivoire pour détruire ce pays.

Actuellement, une rebellion sévit au Liberia. Les deux groups rebelles sont aux portes de la capitale Monrovia. Une conférence de paix se tient au Ghana, mais l’inculpation de Taylor l’empêche de quitter son pays. Certains, notamment Taylor lui-même, appellent à la levée de l’inculpation de Taylor pour qu’il puisse participer aux pourparleurs de paix. Mais c’est douteux que cela réglerait le conflit. Le RUF sierra-léonais a reçu plusieurs immunités mais n’ont jamais vraiment cessé leur conflit armé. Ils étaient écrasé par la seule intervention militaire musclée des Britanniques. Pour Taylor, la conférence ne sert que de tarder le processus, pour lui permettre de s’armer davantage et non de travailler vers la paix. Taylor n’a jamais travaillé vers la paix; pourquoi devrait-on croire autrement aujourd’hui?

Mais je pense que son inculpation est un événement capital. Les maudits de la planète devrait en rendre compte: il n’existe pas d’immunité diplomatique pour les crimes les plus horribles. Le monde n’atteindra jamais un jour quand TOUS les pires bouchers subiront des procès et répondrant à leurs crimes. Mais ça donne un peu d’espoir de savoir la justice est possible pour quelques uns d’entre eux qui meritent leur place en Enfer.

2.6.03

LA DIFFERENCE ENTRE IMMUNITE ET IMPUNITE N'EST QU'UNE SEULE LETTRE
La semaine passé, la bibliothèque locale a passé le film The Pinochet Case (L'Affaire Pinochet) du Chilien Patricio Guzman. Ce documentaire raconte la procédure judiciaire qui a mené à l'arrestation de l'ancien dictateur chilien le général Augusto Pinochet.

Le documentaire montre des entrevues avec des victimes et parents de victimes du régime de l'homme en lunettes fumées ainsi qu'avec les avocats qui ont lutté pour que le général soit traduit en justice. Mais le réalisateur Guzman s'est entretenu également avec plusieurs supporteurs britanniques de Pinochet et a passé de longues extraits de leurs commentaires.

Les supporteurs ont insisté à maintes reprises que les chefs d'État, tant actuels qu'anciens, devraient jouir d'une immunité d'une telle poursuite. En fait, cette notion d'immunité diplomatique était au coeur de la stratégie judiciaire de la défense de Pinochet.

J'ai trouvé ça bizarre et remarquable. Remarquable parce que personne n'a insisté sur son innocence, qu'il n'avait jamais fait ce dont il était accusé, qu'il n'était pas responsable. Au contraire, ils ont insisté que Pinochet ne devait pas répondre aux accusations. Qu'il n'avait pas le devoir d'expliquer ce qu'il aurait ou n'aurait pas fait.

Les supporteurs de Pinochet prétendent qu'aucun chef d'État actuel ou ancien ne devrait être poursuivi pour les crimes qu'ils auraient commises ou dont ils auraient été responsables pendant son règne. Le seul fait d'être chef d'État donne immunité. C'est non seulement bizarre mais contraire à toute notion d'État de droit.

Les simples citoyens doivent obéir aux lois, faute de quoi ils doivent se présenter à un tribunal pour expliquer ce qu'ils ont fait. Le chef d'État est l'exécutif, responsable d'assurer que toutes les lois sont respectées. Contraire au simple citoyen, le chef d'État prête serment pour défendre la constitution, exécuter les lois d'une manière juste, ainsi de suite. S'il est homme militaire, comme Pinochet, il prête un autre serment aussi.

En prêtant ce serment, le chef d'État se subjuge à un devoir plus important que celui du simple citoyen, qui ne prête aucun serment. Comment un chef d'État peut-il exiger que toutes les lois soient respectées s'il refuse de se soumettre aux mêmes lois?!

Certains prétendent que les chefs actuels devraient jouir d'une telle immunité temporaire pour que le temps du chef ne soit baffoué par les poursuites farfleues au détriment des affaires d'État. Cependant, cet intérêt public ne s'applique nullement aux ANCIENS dirigeants. Pourquoi devrait-on jouir d'une immunité à vie pour le seul fait d'avoir provoqué un coup d'État militaire anti-constitutionnel? Je comprends pourquoi les putschistes aimeraient cette notion d'immunité. Ce qui est moins clair est pourquoi les pays qui se disent États de droit seraient également d'accord.

La compétence universelle est le principe que certains crimes sont si odieuses, si outrageuses à la race humaine, que tout pays devrait pouvoir en juger les auteurs. Il s'agit principalement des pires crimes contre l'Humanité dont le génocide, le nettoyage ethnique et la torture. Ici, un juge espagnol a prétendu que les accusations de torture contre Pinochet devraient être entendues en Espagne parce que les cours chiliennes en refusaient. La Cour suprême espangole l'a agréé et a demandé à la Grande-Breteagne d'extrader Pinochet (qui subissait une procédure médicale à Londres). Beaucoup de victimes de Pinochet était citoyens espagnols.

Selon certains, la compétence universelle va à l'encontre du principe de souverainété nationale. Mais, l'immunité totale accordée aux anciens chef d'État va à l'encontre des principes les plus fondamentaux de l'État de droit: que les lois s'appliquent également à tout le monde. De plus, la plupart des pays ont agréé VOLONTAIREMENT ET DE LEUR PROPRE GRE les traités internationaux contre ces pires abus.

Certains condamnent le système actuel de tribunaux internationaux pour des guerres spécifiques comme prédecesseur de la Cour pénale internationale, tant détestée par le camp pro-souverainété nationale. Ignorons pour un moment que beaucoup gens issus de ce camp étaient d'accord de violer la souverainété nationale d'un certain pays pétrolier du Moyen-Orient. Néanmoins, le fonctionnement de ces tribunaux a abouti A CAUSE de la coopération volontaire des pays (souverains) en question!

Le Tribunal pénal international [TPI] pour le Rwanda a travaillé étroitement avec le gouvernement rwandais en poursuivant les gens impliqués dans le génocide de 1994. Il est vrai que le gouvernement s'impatiente de la lenteur des procès mais la collaboration continue. Le TPI pour la Sierra Leone a été mis en oeuvre avec la coopération du gouvernement de Freetown. Mais dans le cas du TPI pour l'ex-Yougoslavie, Slobodan Milosevic n'a pas été capturé par les soldats de l'OTAN; il a été remis à La Haye par le gouvernement de la Serbie.

Les supporteurs les plus féroces de Pinochet et de cette notion de l'immunité sont des conservateurs dont Margaret Thatcher et certains des ces proches. Pinochet a ses amis aux États-Unis également. Cependant, ces gens ne criaient pas "immunité aux chefs" lorsque le président Bush père a envahi le Panama afin d'arrêter le dictateur Manuel Noriega. Ils ne craient pas "immunité aux chefs" lorsque le procureur Kenneth Starr poursuivait Bill Clinton. Et je vous promets qu'aucun conservateur ni aux États-Unis, ni en Grande-Bretagne ne criera "immunité aux chefs" si l'on retrouvera Saddam Hussein.

La différence entre les mots 'immunité' et 'impunité' n'est qu'une seule lettre.