19.10.06

Les manchettes peuvent tromper

Aujourd'hui le quotidien français Le Monde publie un article intitulé 'Selon un sondage, près d'un tiers de la population mondiale accepte l'usage de la torture.'

Mais en lisant le texte, on découvre que le sondage en question n'a rencontré des gens qu'en 25 pays, y compris ceux 'les plus exposés au risque terroriste.'

Dans un monde de deux centaines de nations, comment se fait-il qu'un sondage de 25 pays puisse être traité d'indicatif de l'opinion publique du monde entier? Combien de pays d'Afrique en faisaient partie? D'Asie central? D'Amérique centrale?

Des régimes totalitaires n'auraient sans doute pas permis aux enquêteurs de poser les questions dans leurs pays. Ces régimes sont aussi les plus aptes à user de la torture. Si on habite un pays où le 'terroriste' est un citoyen qui ose exérciser ses droits démocratiques ou un journaliste honnête, on risque d'être plus sceptique envers cette pratique?

6.10.06

La Crise d'octobre

L'un des épisodes les plus sombres de l'histoire du Québec est celle de la Crise d'octobre. Alors que le terrorisme urbain frappaient plusieurs pays d'Europe occidentale dans les années 70, le Front de libération du Québec (FLQ) était l'une des rares guérillas à faire des vagues en Amérique du Nord.

En octobre 1970, le FLQ a kidnappé James Richard Cross, un diplomate britannique basé à Montréal. Quelques jours plus tard, une autre cellule felquiste a fait de même à Pierre Laporte, le ministre québécois du Travail. Les terroristes ont fini par assassiner Laporte mais Cross a été libéré après deux mois en échange de sauf-conduit vers Cuba.

Ces enlèvements ont déclenché la pire crise depuis la Second Guerre mondiale. Le premier ministre du Canada a decreté la Loi sur les mesures de guerre, effectivement une déclaration de la loi martiale.

La radio de Radio-Canada offre une entrevue fascinante avec Carl Leblanc. M. Leblanc a réalisé L'Otage, un documentaire sur M. Cross et vient de publier un livre consacré à la même personne.