8.2.07

Les années de plomb en Italie

La Radio Suisse Romande a un documentaire fascinant en cinq parties sur les années de plomb en Italie. Une ère où la peninsule fut aux emprises du terrorisme urbain et inouï issu d'une extrême gauche violente qui échappé au contrôle des syndicats et de la gauche traditionnelle.

7.2.07

Les beaux mots du tyran

Sékou Touré fut père fondateur de la République de Guinée. Il fut l'un des phares du pan-africainisme. En fin des années 60, la gauche française multipliait les attaques contre lui, denonçant les violations des droits de l'homme de ses régime. Ironique car c'étaient les Gaullistes qui ne lui pardonnaient jamais son célèbre NON à la communauté économique africaine proposée par de Gaulle en 1958.

Sékou Touré s'est érigée une culte de personnalité érigée autour de lui. Mais comme pas mal de dictateurs, il possédait une charme charismatique qui pourrait séduire beaucoup de monde. En 1969, Sékou Touré s'est adressé au congrès du RPT, le parti unique d'alors au Togo... une dictature amie qui était également autrefois une colonie française. Il s'est défendu ainsi:



On parlera des droits de l'homme. Droits de l'homme, droits de l'homme, droits de l'homme. Mais combien d'années nous avons passé dans le calanque de la domination étrangère? On nous arrêtait. On nous fusiliait. On nous emprisonnait. On nous licenciait sans indemnité. Quand on était accidentés, on nous poussait à la porte sans récompense. Et on ne parlait pas en ce moment des droits de l'homme, n'est-ce pas?

Quand nous étions dans l'armée coloniale, on était appuyés autrement que les autres. On était traités durement sans renfort de nos efforts. Et en ce moment, on ne parlait pas de droits de l'homme.

Les droits qu'on nous resérvait en ce moment, c'était le droit de l'esclave, rester soumis, couper, répondre 'Oui patron, oui patron.'

... maintenant, nous avons un seul patron c'est Dieu!





C'était un discours électifiant. Et ceci est le paradoxe de Sékou Touré. Sékou Touré était un grand penseur. Il pouvait électrifier les foules. Il était un chef intellectuel des mouvements anti-colonial et tier-mondiste. Il a fait sa légende en lançait au général de Gaulle en personne, Nous Guinéens préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l'esclavage.


Il était aussi chef d'un régime tyrannique. Un régime qui ne cessait d'abuser des droits de l'homme. Un régime qui torturait les opposants. Un régime dont les prisons était surchargées de détenus politiques qui mouraient de faim (l'infâme diète noire). Un régime paranoïque qui cannibalisait les siens jusqu'à l'implosion. Un régime qui a transformé le pays en un cauchemar où près du tiers de Guinéens s'étaient exilés à l'étranger.

Le paradoxe des deux Sékou Touré est celui de beaucoup de chefs révolutionnaires qui peinent à transformer les bonnes idées en actions practiques sans sombrer dans la répression autoritaire.