20.8.03

QUE L'ETAT NE SE MELE PLUS DU MARIAGE
Peter McKay, chef du Parti progressiste-conservateur du Canada (centre-droite), a proposé une solution au débat sur le mariage homosexuel: séparer l'État et l'institution du mariage. Selon la CBC, le projet de McKay ne toucherait pas à la définition traditionnelle du mariage, mais la laisserait à la discretion des églises. Le gouvernement reconnaîtrait l'union de deux personnes - n'importe lesquelles - mais avec une autre appellation.

'On ne le traiterait pas de mariage,' a souligné le chef conservateur. 'On le traiterait d'union. On le traiterait de partenariat civil enregistré. Il y aurait une autre déscription, mais une qui aurait le même statut légal et le même niveau d'égalité sous la loi.'

Les chances pour l'adoption de ce projet sont minimes. Les conservateurs n'ont qu'une poignée de sièges dans la Chambre des communes à Ottawa. Le gouvernement libéral, avec une forte majorité parlementaire, appuie un projet de loi qui permettrait les mariages gais. En fait, je préfère le projet conservateur puisqu'il sépare l'État d'une institution qui devrait appartenir aux seules confessions. L'État devrait se limiter aux unions civiles, qui correspondent à un contrat de partenariat.

Certains déploreraient que l'institution vénérable de mariage soit réduite à un simple partenariat. Je ne suis pas sûr que le projet de McKay le fasse. A un certain niveau, sa proposition reflète les changements survenus au sein de la société. De plus en plus de gens vivent ensemble et entretiennent de longues relations en dehors du mariage. Par ailleurs, le meilleur défenseur de l'institution du mariage n'est pas l'État mais les églises. C'est le rôle des confessions d'inculquer une certaine moralité et de nous aider à protéger nos âmes immortels; ce n'est pas le rôle de l'État laïc.

Le gouvernment ne devrait bénir, condamner ou autrement juger un couple que si ce couple contravient les lois. Le gouvernement incarne (en principe) le droit. La religion incarne (en principe) la moralité individuelle. Si deux adultes consentent à obtenir une union civile, soit. S'ils consentent à dissoudre cette union, soit. Le gouvernment devrait se limiter à la reconnaissance de ce partenariat comme il le ferait pour un partenariat d'affaires. Rien de plus, rien de moins.